TECHNIQUEs DE TISSAGE

                                                     

Le processus de fabrication d’un tapis marocain commence par la préparation de la laine, qui est lavée et cardée avant d’être filée en fils. Les fils sont ensuite tissés à la main sur un métier à tapis pour créer le tapis fini. Les tisseuses utilisent selon les régions deux types de nœuds celui de ghéordès et le nœud bèrbère (1). 

Le nœud symétrique est aussi appelé nœud turc ou nœud de Gheordès (2), du nom du lieu où il était utilisé à l’origine, en Turquie. On lui donne encore parfois le nom de turkbaff.
Dans le nœud symétrique, le fil de velours est enroulé autour de chacun des deux fils de chaîne qu’il entoure. Entre chaque rangée de nœuds, on insère le fil de trame sur un ou plusieurs rangs.

Le nœud symétrique donne au tapis une consistance légèrement plus solide et on l’utilise souvent pour les tapis plus épais. 

 

Le métier à tisser, symbole de créativité, est considéré comme la première machine de l’humanité. Il a été utilisé pour la confection de tentes et de vêtements, et il est encore essentiel à la fabrication de tapis. Au Maroc, l’assemblage du métier à tisser est accompagné de chants traditionnels et de rituels. Il est un élément central de nombreux foyers, qui lui consacrent un emplacement spécifique.

Pour la fabrication des tapis, il existe deux types de métier à tisser : le métier à haute lisse (vertical) et le métier à basse lisse (horizontal). Ils suivent tous deux le même principe qui consiste à maintenir les fils de chaîne tendus et parallèles, toujours à la même distance. Traditionnellement, les métiers à tisser sont entièrement en bois. Certaines artisanales utilisent actuellement des métiers à tisser en métal. Les métiers à tisser sont utilisés pour la fabrication des tapis, mais aussi des couvertures ou divers vêtements nécessaires au trousseau de la mariée.

Les tapis artisanaux sont tissés sur un métier horizontal ou vertical. Dans les deux cas, le métier est un cadre, sur lequel les fils de chaîne, constituant l’armature du tapis, sont tendus afin de recevoir les nœuds.

Le métier horizontal ou métier de nomade (basse lisse) se pose juste au-dessus du sol, est constitué de deux barres de bois parallèles (ensouples) maintenues à leurs ailettes par des piquets supprimés dans le sol. Les tribus nomades préfèrent ce type de métier facilement démontable. Quant au tisserand, assis sur la partie déjà tissée, il se déplace à mesure que progresse son travail.

Le métier à haute lisse, quant à lui, est utilisé par les populations sédentaires des villes et des villages. Il est fixe et possède des structures solides qui permettent de réaliser le tapis en une seule fois. Il est composé de deux montants verticaux et de deux barres horizontales (poutres). Le cadre est donc formé par les quantités et les ensembles sur lesquels sont tendus les fils de chaîne.

Les techniques de fabrication du tapis rural et citadin en général sont les suivantes :

Le tissage

 La fabrication du tapis commence par le montage de la chaîne et la trame, et ensuite le tissage qui donne lieu au velours.

La texture des tapis noués à la main est composée de trois parties : la chaîne, la trame et le velours.

La chaîne (sadwa)

Est formé de fils verticaux et parallèles obligatoirement de coton blanc pour le tapis rural et de laine ou de coton blanc pour le R’bati. Au moment de l’ourdissage et du montage de la chaîne sur le métier, la chaîne conserve un certain écartement. On ne compte pas plus de 40 à 50 cordes au décimètre, ce qui prépare 20 à 25 nœuds sur la même distance dans le sens de la largeur du tapis.

Constituée de zones parallèles et successives, la chaîne n’influence nullement le coloris général du tapis, pas plus à l’endroit qu’à l’envers puisque la trame les recouvre entièrement. Elles ne sont visibles que dans les franges arrêtant le tapis à l’une de ses extrémités.

La trame                   

Constituée d’un ou plusieurs fils transversaux de coton blanc pour le tapis du moyen atlas et coloré pour le reste que l’on passe entre chaque rangée de nœuds. La trame n’est pas moins remarquable que la chaîne, tant au point de vue finesse que celui de solidité.

La Lisière

Ce sont des ourlets en laine de couleur placés tout au long des deux côtés du tapis pour celui-ci.

Le velours

Est la surface même du tapis, fabriqué en laine. Il est constitué de courts brins noué autour de la chaîne. Les nœuds s’alignent dans la largeur, mais jamais dans le sens de la hauteur du tapis. Grâce au couteau et au peigne, la tisseuse tisse le fil et le fil de trame contre le noeud et coupe les bruns avec un couteau pour une meilleure finition.

La finition

Après le tissage, le tapis doit être fini. En effet, les bordures doivent être tissées sous forme de nattes, ainsi que les fils en plus qui doivent être supprimées pour être tendus donnant au velours la même épaisseur. Une personne se charge par la suite grâce au ciseau et tendeur de raser le velours et donner une forme adéquate lorsque le tapis subit des déformations.

 Le lavage

Les tapis sont lavés une fois finis. Le lavage est devenu obligatoire par la législation marocaine.

 

 

 

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